Les liaisons avec les collègues... en chiffres [enquête en 2022]
Créez votre CV maintenantSelon les données de Google Customer Surveys de 2015, 18 % des couples se sont rencontrés au travail. C’est plus que via Tinder et les médias sociaux combinés (Indeed et Pôle Emploi sont donc les meilleures agences de rencontre du monde...). Mais, comment cela se produit-il exactement ? Et, plus important encore, comment ces histoires se terminent-elles ?
Voici ce que nous avons découvert en interrogeant 1 000 individus actuellement employés.
Avant d'approfondir l'analyse des tenants et aboutissants des liaisons amoureuses et sexuelles au bureau, voyons quelques-unes des histoires personnelles de nos sondés (juste pour vous faire comprendre à quel point nous traitons ici un sujet complexe et vaste).
Il y a du positif...
“Nous avons eu une courte série de rencontres. Nous étions tous les deux jeunes et occupions un emploi saisonnier. Cela rendait le travail un peu plus amusant.”
“Mon crush et moi travaillions dans deux bureaux distincts. Nous n'avions eu que quelques conversations par e-mail avant de nous rencontrer par hasard lors d'un voyage d'affaires auquel l'entreprise nous a tous deux envoyés. Nous nous sommes entendus immédiatement et avons commencé une relation “secrète” à longue distance. Avec la bénédiction de nos patrons, il a demandé un transfert vers mon bureau et a traversé la moitié du pays pour être avec moi. Nous sommes maintenant mariés et avons fini par quitter l'entreprise pour démarrer notre propre entreprise ensemble!"
“La seule fois où j’ai eu un coup d’un soir avec un collègue, donc la seule fois où c’était avec quelqu'un avec qui je n'étais pas en couple, j'étais fraichement célibataire et je cherchais juste à m'amuser et à être insouciante pour une fois. Et j'ai fini par épouser ce type… et il est toujours l'amour de ma vie.”
Puis du négatif...
“J'ai eu une liaison avec un collègue il y a plusieurs années. Nous étions tous les deux mariés à des personnes différentes et avions l'habitude de faire plusieurs voyages d'affaires au fil des ans. Finalement, les gens l'ont découvert. J'ai fini par me faire virer (ils ont mentionné une raison différente mais je ne les ai pas crus) et nos mariages à tous les deux ont été ruinés.”
“La seule fois de ma vie où je suis sortie avec un collègue a été une véritable catastrophe que je ne veux jamais revivre.”
“J'ai rencontré un de mes copains lors d'une petite fête de travail. Je pensais que c'était juste un coup d’un soir typique, mais il a commencé à parler de la possibilité d’un «nous». Je me suis sentie bizarre, mais j’ai dit OK, et nous avons fini par sortir ensemble pendant 8 mois. Cela s’est avéré être la relation la plus toxique que j'aie jamais eue. J'aurais bien voulu en finir beaucoup plus tôt, mais j'avais peur qu'il fasse tout pour me faire virer.”
Et enfin du catastrophique.
“D'après mon expérience, une relation avec un collègue peut se terminer de deux manières : le coup le plus mémorable de votre vie, ou avec votre patron qui entre alors que vous êtes en pleine “réunion très intime” avec la personne, et vous vous retrouvez alors à essayer de lui expliquer que oui, ces rapports comptables seront sur son bureau dès demain. Et cela peut même être les deux à la fois.”
Bon, passons aux chiffres concrets !
Une énorme majorité (89 %) des gens se sont, à un moment donné, sentis attirés par un(e) collègue.
Rien de surprenant, non? Tout d'abord, la proximité est le facteur le plus important pour tomber amoureux(se) ou être attiré(e). En outre, imaginez être entouré(e) de personnes de votre âge, partageant vos intérêts professionnels, vivant dans le même quartier, probablement issus d’un milieu similaire… C’est la réalité du milieu de travail typique. Difficile de ne pas tomber sur quelqu'un qui vous plaît dans le lot.
Et pourtant...
Il s’agit bien de votre collègue. Oui, vous avez beaucoup de choses à vous dire. Oui, vous aimez leur sens de la mode et, oui, cette blague lors d'une soirée de fin de trimestre était hilarante. Mais vous travaillez avec lui ou elle. Vous n’auriez jamais sérieusement pensé à lui demander d’aller boire un verre...
À moins que vous ne puissiez y songer réellement ?
Il s'avère que 78 % des gens ont au moins envisagé une fois de sortir avec quelqu'un avec qui ils travaillaient.
Et 58 % sont passés à l’acte.
Les personnes des générations plus âgées sont plus susceptibles d'être sorties avec un collègue à un moment de leur vie. 64 % de la génération X et des baby-boomers ont fréquenté un(e) collègue, alors que le chiffre s’élève à 53 % pour la génération Z et des millénariaux.
Et c’est bien logique : plus vous avez vécu longtemps, plus vous avez eu de chances de vous impliquer dans une histoire d'amour au bureau.
Ce qui est intéressant, c'est que les personnes travaillant dans de petites entreprises (surtout dans les microentreprises de 1 à 10 employés) sont plus friandes de l'idée de sortir avec un(e) collègue. Voici les données :
- 26 % des personnes travaillant dans des entreprises de 1 à 10 employés ont déclaré que c'était une bonne idée de sortir avec un collègue.
- 40 % pour ceux dans une entreprise de 11 à 50 salariés.
- 38 % pour ceux dans une entreprise de 51 à 200 salariés.
- 23 % pour ceux dans une entreprise de 201 à 500 salariés.
- 21 % pour ceux dans une entreprise de 501 à 1000 salariés.
- 11 % pour ceux dans une entreprise de 1 000 salariés ou plus.
Il semble qu'une organisation employant entre 11 et 200 personnes soit donc le lieu idéal pour faire naître l’amour. Comment cela se fait-il ?
Pour faire simple, ces environnements sont suffisamment petits pour créer une ambiance informelle et une coopération interdépartementale fréquente appelant à rencontrer de nombreuses personnes, dans différentes équipes et, en même temps, suffisamment grandes pour offrir aux partenaires romantiques un sentiment d'intimité.
Notre hypothèse est que, dans les grandes entreprises, les règles et l’éthique des entreprises ont tendance à être plus strictes, ce qui peut freiner les amoureux potentiels de tenter l’aventure. De plus, les structures et les hiérarchies sont plus fermement établies : vous êtes moins susceptible de travailler sur des projets avec d'autres équipes et de rencontrer des personnes de toute l’entreprise.
Quant aux microentreprises de 1 à 10 salariés ? Allons, cela serait aussi gênant que de sortir avec un membre de la famille (enfin c’est peut-être exagéré…).
(En réalité, c’est surtout le fait que tout le monde le découvrirait instantanément.)
En parlant de ça…
75 % de ceux qui sont sortis avec un(e) collègue ont essayé de garder leur relation secrète aux yeux des autres collègues.
La plupart du temps, en vain...
Dans 82 % des cas, les autres ont fini par découvrir la relation cachée.
Paradoxalement, dans les grandes entreprises, il est plus difficile de dissimuler votre histoire aux autres.
Les collègues découvrent ces petites affinités au travail dans 84 % des cas dans des entreprises de plus de 51 personnes, contre 76 % des cas dans des entreprises de 1 à 50 personnes).
Pourquoi est-ce le cas ? Soit parce que dans les grandes entreprises, il y a juste plus de gens qui pourraient vous prendre en flagrant délit, soit parce que les tourtereaux professionnels des petites entreprises essaient beaucoup plus de cacher leur relation.
Supérieurs, subordonnés, pairs… Qui sort avec qui?
Parmi les personnes qui sont sorties avec un(e) collègue :
- 57 % sont sortis avec un(e) autre employé(e).
- 24 % sont sortis avec un(e) subordonné(e).
- 11 % sont sortis avec leur patron(ne).
- 8 % sont sortis avec un(e) supérieur(e), mais pas un(e) manager direct(e).
Les générations plus âgées (génération X et baby-boomers combinés) sortiraient avec leurs pairs plus souvent que la génération Z et la génération Y (62 % contre 52 % respectivement).
Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de sortir avec un(e) subordonné(e) : 27 % de nos sondés masculins contre 18 % des femmes ont déclaré que leur aventure était avec un(e) subalterne.
Cela dit, les hommes (11 %) et les femmes (12 %) sont presque aussi réticents à sortir avec leurs supérieurs directs.
Les femmes interrogées sortiraient avec des cadres supérieurs de l'extérieur de leur équipe beaucoup plus souvent que les hommes : 14 % des femmes contre 5 % des hommes choisissent des personnes plus âgées qu’elles ou qu’eux, mais pas si cette personne est le ou la manager direct(e).
Toutefois, la grande majorité des interactions romantiques au bureau se produit entre pairs directs. Pas étonnant : coucher avec le patron, en particulier dans le sillage du mouvement #metoo, est beaucoup plus compliqué en termes de respect des politiques de l'entreprise, ainsi que vis-à-vis des potentielles répercussions.
De plus, dans une autre de nos enquêtes, nous avons constaté que les personnes qui avaient des relations sexuelles avec leur patron étaient motivées par des raisons très universelles, pas du tout car le ou la partenaire est manager :
- Ils étaient sexuellement attirés par leur boss (66 %).
- Ils voulaient s'amuser (52 %).
- Seuls 12 % ont choisi d’entrer dans le lit du ou de la supérieur(e) dans l'espoir d'une augmentation de salaire ou d'une prime plus importante.
Quelle est la gravité des affaires au travail ?
Une “rencontre” est un terme assez large de nos jours. Nous avons donc voulu savoir quelle était la vraie nature des interactions sexuelles et romantiques entre collègues. Il s'avère que :
- 33 % du temps, cela devient une relation à long terme.
- 31 % du temps c'est juste pour sortir ensemble.
- 21 % du temps, pour avoir des relations sexuelles semi-régulières.
- 14 % du temps, cela se termine après une escapade ou deux.
Nous n'avons trouvé aucune différence significative entre les générations, la taille des entreprises ou les industries pour ces données-là.
La seule disparité était entre les hommes et les femmes :
- 72 % des femmes ont déclaré avoir fréquenté leur collègue préféré(e) pendant un certain temps ou d’avoir noué une relation officielle avec lui ou elle.
- 59 % des hommes sont dans ce cas.
En ce qui concerne l’impact de la relation amoureuse sur la relation de travail des deux personnes :
- Rien n'a changé pour 54 % des répondants.
- La relation de travail s'est améliorée pour 28 %.
- La relation de travail s’est dégradée pour 18 %.
Plus de femmes (25 %) que d'hommes (13 %) affirment que leur histoire d'amour au bureau a eu un effet négatif sur leur relation de travail avec leur amoureux(se), ce qui pourrait avoir à voir avec la perception générale de la romance au bureau : selon une étude de 2009, les perceptions négatives des gens de l'engagement romantique au travail sont généralement envers les femmes.
Pimentons un peu les choses ...
Nous avons concentré notre dernière série de questions uniquement sur les liaisons courtes et intenses… Les “coups d’un soir”.
Parmi les répondants qui ont juste eu ce type de liaisons avec leurs collègues :
- 35 % l'ont fait en dehors du travail.
- 26 % au bureau même.
- 21 % lors d'une soirée organisée par l’entreprise.
- 13 % pendant un voyage d'affaires.
- 5 % lors d'un événement hors site (séminaire, voyage d'intégration, etc.).
Les hommes ont déclaré s'amuser plus volontiers que les femmes lors des voyages d'affaires (15 % contre 9 % respectivement), tandis que les femmes sont plus susceptibles d’avoir des aventures en dehors de tout espace de travail (42 % des femmes contre 31 % des hommes).
Plus d'hommes (46 %) que de femmes (37 %) ont trompé leur partenaire d'alors avec un(e) collègue. Fait intéressant : il n'y avait aucune différence dans le ratio d’infidèles entre les différentes générations. Comme quoi, certaines choses n’ont pas d’âge et d’époque.
As-tu entendu parler de tu-sais-qui ?
Ensuite, nous voulions voir comment les gens réagiraient s'ils apprenaient que quelques personnes de leur travail le faisaient :
- 35 % des personnes interrogées répandraient des potins dans l’entreprise.
- 21 % signaleraient le problème aux RH ou à la direction supérieure.
Les jeunes générations, la génération Z et la génération Y, sont plus susceptibles de parler à d'autres collègues d'une affaire de bureau en cours que la génération X et les baby-boomers : 36 % contre 31 %.
De plus, 24 % des jeunes partageraient ces informations avec leurs supérieurs ou leurs RH, contre seulement 14 % des générations plus âgées.
De même, plus d'hommes (23 %) que de femmes (16 %) parleraient à la direction ou aux ressources humaines d'un “couple de bureau” nouvellement formé.
Enfin, nous avons demandé à nos sondés d'imaginer ce scénario :
Votre collègue a le béguin pour un(e) autre collègue. Il demande votre avis sur l'opportunité de leur demander de sortir ou non. Comment lui répondez-vous ?
- 42 % des répondants s'abstiendraient de donner des conseils.
- 36 % encourageraient leur collègue.
- 22 % décourageraient leur collègue.
La seule différence que nous avons constatée entre les données démographiques était que les personnes de 39 ans ou plus garderaient leurs opinions pour elles-mêmes plus souvent que les personnes de 38 ans ou moins (47 % contre 37 % respectivement).
Apparemment, on développe un certain stoïcisme envers ce genre d’histoires de fesses en vieillissant et en gagnant en expérience…
Et vous, que feriez-vous?
Disons que vous venez d'apprendre que deux de vos collègues se fréquentent. Souhaiteriez-vous les confronter ? Les en décourager ? Les en féliciter ? Souhaiteriez-vous partager l'information avec votre meilleur(e) collègue ou rester muet(te) comme une tombe ?
Enfin, si c'était vous qui aviez une forte attirance pour un(e) collègue ; tenteriez-vous le coup ou laisseriez-vous tomber ?
Faites-le-nous savoir dans les commentaires !
Méthodologie et limites de l’enquête
Pour cette étude, nous avons recueilli les réponses de 966 répondants via Amazon Mechanical Turk. L’échantillon était composé de 59 % d'hommes et de 41 % de femmes. 9 % des répondants avaient 24 ans ou moins, 52 % entre 25 et 38 ans, 27 % entre 39 et 58 ans et 12 % 59 ans ou plus.
Cette étude autonome a cherché à savoir si les gens étaient sortis avec leurs pairs, quelle était la nature de leurs relations et quelle était leur perception générale des liaisons amoureuses et sexuelles au travail. Nous avons posé aux répondants 18 questions fermées, 1 question à échelle et 1 question ouverte sur leurs histoires personnelles concernant les relations intimes dans le cadre professionnel.
Pour s'assurer que les répondants prenaient notre enquête au sérieux, tous les répondants devaient identifier et répondre correctement à deux questions de vérification d’attention.
Certaines questions et réponses ont été reformulées ou condensées pour plus de clarté et de facilité de compréhension pour les lecteurs. Dans certains cas, les pourcentages présentés peuvent ne pas totaliser 100 % ; selon le cas, cela est soit dû à l'arrondissement, soit à la non-présentation des réponses «incertain(e) / ne se prononce pas».
Toute expérience étant subjective, nous comprenons que certains participants et leurs réponses peuvent être affectés par la récence, un parti pris, l'exagération ou un biais.
Compte tenu de la composition par sexe et par âge de notre large échantillon, l'étude peut être généralisée à l'ensemble de la population.
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Sources
- https://doi.org/10.1108/02683941111164508
- https://doi.org/10.1080/10570314.2013.866688
- https://www.mic.com/articles/112062/the-way-most-people-meet-their-significant-others-is-not-what-you-think
- https://fortune.com/2018/07/18/metoo-office-romance-workplace-policy/
- https://www.beckershospitalreview.com/lists/200-hospital-benchmarks-october-2012.html
- https://doi.org/10.1080/17459435.2014.955587
- https://www.psychologytoday.com/us/blog/lesson-plan-love/201801/proximity-and-preference-why-we-who-we-are-close
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